Qui croire ? Que croire ?

Ce soir dans l’émission, le CNT canal historique aborde la question épineuse de la véracité de la multitude d’informations bombardées toute la journée. Que faire du blanc qui devient noir le lendemain et inversement ? Où est la frontière entre la croyance, le mensonge et la vérité ? Comment faire le tri dans tout cela pour ne pas endommager son cerveau ? Un cerveau que les grands de ce monde connaissent bien pour savoir ce qui le fait disjoncter.

Désinformation, mésinformation ou information ? Sur quels critères se baser pour être convaincu que l’on a affaire à de l’information ? Par exemple, le plus grand mensonge a été de faire croire aux peuples occidentaux pendant des décennies qu’ils ne pouvaient pas se passer de représentants formés à cet effet réunis dans des partis pour gouverner. Comment justifier cela ? C’est ce qu’entre autres se propose de démontrer Georges Boulon sur la base de sa propre expérience et de ses connaissances dans son ouvrage La patrie sans partis.

La réflexion, la pensée permet de remettre en doute et en perspective sous d’autres angles l’information et d’acquérir de toujours plus de connaissances sur le sujet, jusqu’à prendre sa décision de reconnaître l’information comme telle.

À partir du moment où nous n’avons plus de presse libre, tout peut arriver. Ce qui permet à une dictature totalitaire ou à toute autre dictature de régner, c’est que les gens ne sont pas informés ; comment pouvez-vous avoir une opinion si vous n’êtes pas informé ? Si tout le monde vous ment en permanence, la conséquence n’est pas que vous croyez les mensonges, mais plutôt que personne ne croit plus rien. En effet, les mensonges, de par leur nature même, doivent être modifiés, et un gouvernement menteur doit constamment réécrire sa propre histoire. Le destinataire ne se contente pas d’un seul mensonge – un mensonge qui pourrait durer jusqu’à la fin de ses jours – mais il reçoit un grand nombre de mensonges, selon la direction du vent politique. Et un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut plus se décider. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir, mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple, vous pouvez alors faire ce que vous voulez.
Hannah Arendt, dans « Un certain regard », ORTF, Entretien avec Roger Errera, octobre 1973

Faites valoir vos droits !

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